publié le 28 octobre 2025
La dette publique s’envole, la confiance s’effrite. Depuis plus de dix ans, les signaux d’alerte s’accumulent : endettement record, dégradations successives, lois discrètes mais lourdes de conséquences… Pendant ce temps, l’épargnant devient la variable d’ajustement d’un système en surchauffe. Nous revenons ici sur cette chronologie silencieuse, les choix politiques qui engagent l’avenir, et surtout le vôtre.
En 2011, l’Europe pointait la Grèce du doigt : dette massive, plans de sauvetage, mise sous tutelle économique. À l’époque, on pensait ce scénario réservé aux “mauvais élèves”. Pourtant, la dette grecque, aussi inquiétante fût-elle, reste aujourd’hui dix fois inférieure à celle de la France en valeur absolue.
Depuis, la France glisse lentement sur la même pente.
Autrement dit, en l’espace de dix ans, la France a dégringolé dans l’échelle de la confiance financière. Une dynamique qui n’est plus anecdotique mais structurelle.
Moins bien notée, la France emprunte plus cher. Sa dette devient plus vulnérable aux hausses de taux. Et dans un contexte de déficits persistants, ce sont les épargnants, les contribuables, les investisseurs qui en assument le coût. Ce qui paraissait impensable en 2011 pour un pays comme le nôtre ne l’est plus aujourd’hui. La question n’est plus “si”, mais “quand” les marchés cesseront de faire confiance.
Pendant longtemps, les Français ont eu cette certitude rassurante : en cas de coup dur, leurs dépôts seraient protégés, leur épargne sanctuarisée. Mais depuis une décennie, le droit européen comme le droit français ont fait évoluer cette promesse, dans un sens bien moins protecteur qu’on ne le pense.
2013 : l’Europe légalise le “bail-in” bancaire
En décembre 2013, l’Union européenne adopte la directive BRRD (Bank Recovery and Resolution Directive), portée notamment par Michel Barnier, alors commissaire au Marché intérieur. Le principe est simple, mais lourd de conséquences : en cas de crise bancaire systémique, ce ne sont plus seulement les États qui paieront, mais les actionnaires, créanciers, et… les déposants au-delà de 100 000 €. Ainsi, si vous avez 1 million d’euros sur un compte bancaire dans un établissement en faillite, seule la première tranche de 100 000 € est théoriquement garantie. Le reste pourrait être utilisé pour “renflouer” la banque.
La garantie est assurée par le FGDR (Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution), alimenté par les banques elles-mêmes. Mais ce fonds n’a pas été suffisamment provisionné par les banques, et en cas de crise majeure, tout le monde ne pourra pas être indemnisé si plusieurs banques vacillent en même temps.
2016 : la loi Sapin 2 frappe l’assurance-vie
Trois ans plus tard, en novembre 2016, c’est le tour de l’assurance-vie d’entrer dans le viseur législatif. Avec la loi Sapin 2, deux changements majeurs apparaissent :
Autrement dit, l’État se réserve le droit de bloquer l’accès à votre épargne en cas de crise grave, même si votre assureur reste solvable.
Ce qu’il faut comprendre
Dans les textes, ces lois sont justifiées par la stabilité du système. Mais dans les faits, elles traduisent une réalité : les États ne pourront plus tout garantir. Et en cas de tempête, l’épargnant devient le premier à payer. Face à cette évolution silencieuse mais profonde, il devient essentiel d’anticiper, de diversifier, et surtout de comprendre les mécanismes qui protègent — ou non — votre patrimoine.
Quand la loi Sapin 2 est passée, j’étais encore dans une autre vie professionnelle, chez Axa, pour ne pas les nommer. À l’époque, j’ai insisté pour que nous informions nos clients détenteurs (ou futurs détenteurs) d’assurance-vie. Je pensais, naïvement peut-être, que c’était notre rôle. Mais ce discours ne passait pas. Pas politiquement correct. Pas bon pour le business.
Quelques mois plus tard, j’étais mis dehors. Et à ce moment-là, Emmanuel Macron arrivait au pouvoir avec un cap clair : modéliser l’État français sur le fonctionnement américain, à savoir s’appuyer massivement sur la dette pour créer de la croissance.
Sauf qu’en 2017, nous n’avions déjà plus vraiment d’industrie, pas comme les États-Unis. La France avançait sans amortisseur. Et le mur n’était plus si loin.
Je m’en souviens avec d’autant plus de précision que cette année-là, ma fille est née. À sa naissance, elle portait déjà 20 000 € de dette publique sur la tête. Aujourd’hui, huit ans plus tard, c’est 50 000 €. Un bond vertigineux. Macron n’a pas inventé cette trajectoire. Mais il l’a accélérée comme aucun autre avant lui.
La France va continuer à avancer, bien sûr. Mais à quel prix ?
Ceux qui paient aujourd’hui, ce sont les épargnants. Les contribuables. Les familles.
En clair, ce sont les Français qui assument les conséquences de la mauvaise gestion d’une élite politique hors-sol.
Et pourtant… ce n’est pas à eux de payer les pots cassés. Les politiques, eux, refusent d’assumer leur part. Ils multiplient les discours de rigueur mais n’appliquent rien à eux-mêmes. On gèle la réévaluation des tranches d’imposition. On réduit certaines aides. On met sous pression l’épargne. Mais pendant ce temps, M. Bayrou prend un jet privé pour faire un AR Paris–Biarritz, le 19 juin 2025, là où un TGV suffit. Tout est dit. Avant de stigmatiser les épargnants, commençons par l’exemplarité. Réduire le train de vie de l’État ne serait pas un luxe. Ce serait un minimum.
Oui, le chemin sera long. Très long. Et si l’État tient encore debout, c’est aussi parce qu’il peut s’appuyer sur les réserves d’or de la Banque de France — plus de 2 400 tonnes. Et à l’heure où l’or atteint des sommets, c’est peut-être notre ultime assurance.
Pendant ce temps, la grande finance mondiale observe… et attend. Elle déteste l’incertitude. Or nous sommes en plein dedans.
La dette publique française, c’est notre cheval de bataille depuis longtemps. Ce n’est pas une tendance, ni un thème d’actualité. C’est un sujet de fond que nous suivons depuis plus d’une décennie. Depuis 2011, nous avons alerté, informé, expliqué. Aujourd’hui, nous y sommes. Le constat est là, et il n’y a plus débat : la situation est critique. Mais notre ligne, elle, n’a pas bougé. Nous continuons à recommander les investissements que nous estimons les plus résilients, les plus cohérents avec cette réalité. Notre feuille de route reste la même : protéger, anticiper, guider. Notre mission : vous aiguiller au mieux, avec lucidité, pour éviter que votre patrimoine ne soit exposé inutilement. En d’autres termes : vous éviter de vous faire tondre. Contactez-nous !